La nuit quand je m'en vais à rêve découvert

Quand j'ouvre mon écluse à toutes les dérives

Cuba dans un remous de crocodile vert

Cuba c'est chez toi que j'arrive

Je rencontre un vieux nègre aux yeux de bois brûlant

Assis devant la mer grain de café torride

Le front dans le soleil il me montre en riant

Là-bas, les côtes de Floride

Cuba, Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba... sí

Il dit j'ai vu Harlem il dit j'ai vu New-York

Et noir j'avais si peur devant les chiens à nègres

Que j'aurais préféré la peau rose d'un porc

Collée sur ma poitrine maigre

Et maintenant Cubain pauvre comme Cuba

Je suis libre et ma femme a la couleur du sable

S'il n'y a rien à manger on danse la conga

Mais les chiens restent sous la table

Cuba, Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba... sí

Adieu Cuba adieu mon rêve à la peau brune

Mes éperons d'argent sonnent sur tes galets

Et mon cheval rêvé qui renifle la lune

Piétine déjà l'eau salée

Que je devienne un jour un vieux singe ridé

Que le ciel de Cuba se brise comme verre

Je sais que l'on peut vivre ici pour une idée

Mais ceci est une autre affaire

Cuba, Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba, Cuba sí

Cuba, Cuba... sí

Paroles via Musikiwi



Christine Sèvres, née Jacqueline Christine Boissonnet le 25 mars 1931 à Paris et morte le 1er novembre 1981 (à 50 ans) à Marseille, est une chanteuse française.
Elle a 8 ans quand ses parents se séparent. Elle devient une adolescente fugueuse qui s'adonne à la rime et qui rêve de faire carrière au théâtre.
Elle s'inscrit à un cours d'art dramatique sous le pseudonyme de Christine « Sèvres », car elle habite à l'époque en face de la station de métro Sèvres-Babylone.
Pour gagner sa vie, elle est successivement vendeuse, mannequin, taxi-girl, barmaid, et même… portraitiste aux terrasses des cafés de Saint-Germain-des-Prés, dessinatrice industrielle, secrétaire d'écrivains, puis… employée de bureau pendant plus de 2 ans.
À l'âge de 25 ans, en 1956, elle rencontre Jean Ferrat, l'auteur-compositeur-interprète débutant, qui lui offre quelques-unes de ses chansons et lui en compose d'exclusives sur mesure : de magnifiques nouvelles chansons d'amour, telle Tu es venu.
Elle, qui voulait être comédienne, deviendra surtout chanteuse. De 1956 à 1960, elle se produit :
comme chanteuse dans les cabarets : Club du Vieux-Colombier, L'Échelle de Jacob, Milord l'Arsouille, L'Écluse, La Colombe…
comme comédienne de théâtre dans Cromwell de Victor Hugo, La Locandiera de Carlo Goldoni, La Cerisaie d'Anton Tchekhov…
elle enregistre des contes pour la radio.
Elle épouse Jean Ferrat, fin 1960, après une cohabitation de 3 ans.
En 1953, Christine Sèvres avait eu une fille de son premier mariage : Véronique Estel1, que Jean Ferrat considère comme sa fille2.
Elle avait fait ses débuts en décembre 1956 au cabaret Le Cheval d'Or.
En 1959, elle enregistre 3 chansons : La Marche prénuptiale, L'Auréole et Le Clown. C'est en janvier 1960 qu'elles paraîtront, sur un disque collectif 33 tours 25 cm : Paris, rive gauche (label Pacific LDP-A 1270). En octobre 1962, son premier super 45 tours sort chez Polydor.
En novembre 1964, elle passe pendant trois semaines en vedette américaine de Georges Brassens à Bobino ; Jean Ferrat était incognito dans les coulisses.
En juin 1967, Christine Sèvres et Jean Ferrat vont à Cuba. Jean Ferrat donnera une dizaine de galas dans l’île.
En décembre 1967, elle part en tournée avec Georges Brassens.
Son premier album 30 cm sort chez CBS le 10 mai 1968 : il passe inaperçu, derrière les évènements du mois, qui font toute l'actualité.
En janvier 1969, avec Jean Ferrat, elle enregistre un duo débutant par un dialogue chanté (leur seul duo) : La Matinée (paroles d’Henri Gougaud, musique de Jean Ferrat). Il sera sur le nouvel album de Ferrat, qui sort en mars de la même année. Du 7 février au 16 mars 1969, elle passe en vedette américaine de Serge Reggiani à Bobino.
Son second album sort le 9 février 1970, toujours chez CBS. Il sera suivi de deux 45 tours extraits de l'album.
Elle passe une dernière fois à L'Écluse, puis elle abandonne la chanson.
Depuis 1964, Jean Ferrat et elle ont une résidence dans la commune d’Antraigues-sur-Volane (près de Vals-les-Bains) en Ardèche. En 1974, ils décident de s'y réfugier. Sa fille, Véronique (née en 1953), maintenant majeure, les suit à Antraigues (et finira par s'installer plus au sud, à Aubenas) : elle sera comédienne et chanteuse, elle aussi.
Christine Sèvres se consacre désormais à la peinture. À l’été 1975, elle expose ses toiles, en compagnie d’autres artistes, à Antraigues. Elle revient brièvement à Paris en 1980 pour réenregistrer La Matinée avec son mari. Tous pourront constater que sa belle voix était restée intacte.
Conduite à Marseille pour recevoir des soins médicaux, Christine Sèvres meurt du cancer le 1er novembre 1981. Elle n'avait que 50 ans.