J'ai chaussé du 18

du 28 du 38

J'ai eu les fesses rouges

du talc dans les langes

les cheveux gras et longs

j'ai d'ailleurs été blond

De 0 à 8mois

puis à 15ans

Tu vois j'ai changé j'ai changé j'ai changé

ne t'inquiètes pas

J'ai menti à ma mère

volé de la monnaie

ça je n'ai jamais su me taire

on me l'a reproché

mais au moins à présent

je le sais, je le sais

J'ai eu l'air frénétique

hautain et colérique

ou mou comme une limace

comme un oeuf que l'on casse

J'ai rêvé de judo, haikido

Tu vois j'ai changé, j'ai changé, j'ai changé

ne t'inquiètes pas

Tu vois j'ai changé, j'ai changé, j'ai changé

je peux changer

Puis hier aux aurores

mon âme et puis mon corps

tordus par l'alcool fort

ensuite mal aimé

je ne sais pas pourquoi

pas encore pas encore

Mais tu vois j'ai changé j'ai changé j'ai changé

ne t'inquiètes pas

Tu vois j'ai changé j'ai changé j'ai changé

Je peux changer

tu vois j'ai changé j'ai changé j'ai changé

je peux changer

Je vais changer X2

tu vois

Albin de la Simone n'est pas le seul à avoir changé. Il y a bien sûr un certain homme politique qui dit qu'il n'arrête pas de changer en restant toujours le même


Mais les changements sont inévitables, d'un point de vue bouddhiste il n'existe pas de "moi permanent" mais on parle des cinq agrégats (skandhas) seuls constituants de ce qui est communément appelé : une personne, un être.

VIA Renaissance 65 :

"Notre monde" (et non pas "le monde") dans lequel nous vivons et nous nous attachons, n'est ni stable ni sécurisant. Donc source de frustration et d'insatisfaction.

[...]

Selon les enseignements du Bouddha, le monde est impermanent. Rien ne dure éternellement. Nos joies et nos peines, notre vie, le jour, la nuit…

Tout, absolument tout, même si ce n'est pas apparent tout de suite, à un début et une fin. Regardons notre corps… A chaque seconde nous changeons sans peut-être même nous en apercevoir. Mais sur une période de trente ans, cela est plus apparent.

Par contre, notre conscience, bien malgré nous, souvent, refuse de voir les choses de cette manière. Ainsi, s'attacher aux phénomènes et aux objets est une cause de souffrances puisque nous croyons (ou plutôt refusons de voir) qu'ils vont se détruire : d'où l'origine de notre souffrance*.

*Dans le contexte bouddhiste, le mot "souffrance" fait référence à l'insatisfaction implicite liée à toute existence et pas seulement au contraire du mot "bonheur".

Un rappel des 4 nobles vérités du Bouddha : 1) La vie est souffrance, 2) la cause de la souffrance est l’attachement, 3) la souffrance cesse quand l’attachement cesse, 4) il existe une méthode pour que la souffrance cesse.

Comme le dit le sage Guialtsé Thogmé Zangpo : "Toutes ces joies, toutes ces peines sont comme de continuels dessins sur l'eau. Pourquoi courir après elles ? S'il vous faut absolument penser à quelque chose, examinez de quelle manière tout ce qui est réuni se disperse et tout ce qui est accompli se défait".

[...]

L’enseignement du Bouddha a été transmis jusqu’à nos jours, par des lignées de disciples qui en ont réalisé le sens. L’impermanence est une notion extrêmement importante. On la retrouve bien sûr dans le bouddhisme mais aussi dans d’autres philosophies, particulièrement orientales. Mais on la retrouve aussi maintenant en physique moderne. 

Tout ce nouveau monde s’approprie cet enseignement : [...] l’impermanence est l’idée la plus importante sur laquelle un scientifique et un bouddhiste puisse méditer. Les phénomènes portent naturellement en eux le ferment de leur propre transformation et aucune entité immuable ne peut exister dans l’univers. Rien de permanent, donc, tout est impermanent, en transformation tout le temps et on fait partie de cette transformation. S’adapter, c’est nécessairement se transformer dans un monde qui lui-même est toujours en transformation. 

Si nous comprenons que la nature des choses est d'être en mouvement et en perpétuel changement, alors nous accepterons plus facilement les transformations, et celles-ci ne seront plus une source de souffrance. 

La compréhension de l'impermanence est d'autant plus cruciale qu'elle est la clé permettant d'accéder à la vérité absolue : la vacuité, c'est à dire l'absence de réalité des phénomènes.

Mais cette vérité ne peut être réellement appréhendée que par les êtres totalement accomplis. Finalement, les 2 vérités, relative et absolue, sont comprises comme étant indissociables au sein de l'unité de l'apparence et de la vacuité.

[...]

Quand on comprend l’impermanence, on est déjà en train de comprendre le non attachement qui, lui, est la clé de la libération de la souffrance.

Car, lorsqu’on s’attache à quelque chose, c’est qu’on croit que cette chose est bonne et sera toujours bonne et nous apportera durablement le bonheur. Quand on comprend, en profondeur, qu’il y a l’impermanence, d’une part, on sait que cette chose ne sera pas toujours bonne, et d’autre part, même si on s’y attache, on sait que le bonheur passera.

Donc, comprendre l’impermanence, c’est lâcher l’attachement. Lâcher l’attachement, c’est lâcher la cause de la souffrance. On est déjà en train d’éradiquer le problème de base. La profonde compréhension de l’impermanence est une clé.

De l'impermanence naît la conscience du moment présent.

De la renonciation naît la joie de ce moment présent.

[...]

Le Bouddha a recommandé de réciter chaque jour, ces 5 remémorations :

1) Il est dans ma nature de vieillir. Il est impossible d'échapper à la vieillesse.

2) Il est dans ma nature d'être malade. Il est impossible d'échapper à la maladie.

3) Il est dans ma nature de mourir. Il est impossible d'échapper à la mort.

4) Tout ce qui m'est cher et tous ceux que j'aime ont pour nature de changer. Il est impossible d'échapper à la séparation d'avec ceux que l'on aime.

5) Mes actions sont mes vraies possessions. Je ne peux échapper aux conséquences de mes actions.

"Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d'amour et d'espoir." 

Marc Chagall