Tout est possible
Par frederic baylot le mercredi, novembre 16 2011, 22:20 - Résistance - Lien permanent
Voter c'est donner son pouvoir pour une durée donnée, est ce normal ? NON !
Le système actuel ne peut-il ne pas aller que vers une "fausse démocratie", de moins en moins en rapport avec l'invention grecque (qui avait ses limites puisqu'elle excluait pas mal de personnes) pour devenir de plus en plus un leurre. Ce leurre sera (est) de paraître protéger NOS intérêts individuels alors qu'en fait il ne s'agit que de protéger des intérêts d'une minorité très puissante économiquement. Alors soit on accepte d'aller vers de plus en plus de précarité (économique, sociale, humanitaire, libertaire) et on continue dans cette pseudo voie démocratique, soit on invente "autre chose" et on se doit de créer le rapport de force non-violent (tant que cela est possible) pour le mettre en place !
On entend (et on veut nous faire admettre) que le problème c'est l'argent. Les États sont en faillite et ne peuvent rien faire que nous demander plus d'EFFORTS (le beau mot pour dire que nous payons la crise qui rapporte aux plus puissants) mais C'EST LE SYSTÈME QUI EST EN FAILLITE.
L'argent ne représente en rien une possibilité, c'est bien d'ailleurs la faillite du système actuel basé sur une monnaie virtuelle qui trouve actuellement ses limites. Pour partir faire la guerre en Irak, en Afghanistan, il n'a jamais été mis dans la balance : "Ce n'est peut être pas possible car nous n'avons pas d'argent". Pareil pour sauver les banques.
Pour inventer un autre fonctionnement démocratique, il faut raisonner autrement et non pas sur des valeurs de l'ancien paradigme.
Bien sûr l'argent existera toujours, mais avec un autre rôle par exemple. Actuellement on considère que tout doit être "économique" et "mercantile".
Mais pourquoi ne dirions nous pas : la santé n'a pas de valeur, tout doit être fait pour qu'elle soit préservée au mieux pour tous.
Pourquoi le système de santé devrait-il être bénéficiaire économiquement ? Pourquoi l'éducation devrait-elle être bénéficiaire économiquement ?
Quand vous élevez vos enfants, vous demandez-vous si vous arriverez à en retirer suffisamment de ressources par la suite compte tenu de l'implication mise en place ? Quand vous achetez et lisez un livre qui vous permet de réfléchir, cherchez vous à savoir si vous allez rentrer dans vos sous après sa lecture ? Quand vous partez découvrir d'autres personnes ou d'autres pays, vous demandez-vous si cela sera rentable économiquement ?
L'argent n'a rien à voir avec tout cela, ce n'est qu'un moyen pour faire ce qui doit être fait.
Nous sommes border-line en ce moment, nous pouvons basculer vers plus de sécuritaire au détriment des plus faibles (nous car nous avons peu de pouvoirs économiques), ou chercher à réguler tout doucement cela (une sorte de système Keynesien international) qui retardera les effets sans les supprimer ou inventer quelque chose d'autre.
Ce quelque chose existe sûrement, il suffit d'ouvrir les yeux sur tout se qui se crée, l'humain est capable d'inventivité, des coopératives qui reprennent les entreprises qui veulent délocaliser, aux éco-villages en passant par les sites agro-écologiques de Pierre Rabhi.
Mais nous n'échapperons pas à un certain chaos qui sera soit au service des plus forts actuels dans un cas soit au service de tous dans un autre. Mais comme l'écrit Zygmunt Bauman :
« L'établissement de l'ordre tend en général à être entrepris au nom de la lutte contre le chaos. Or il n'y aurait pas de chaos sans intervention d'ordre. »
Avons nous d'autres solutions que d'aller vers cela ou vers une soumission esclavagiste (il suffit de voir la façon dont le code du travail est démantelé pour créer la précarité, comment on demande aux chômeurs d'être mobiles etc...). En fait toujours d'après Zygmunt Bauman « les camps de réfugiés sont peut-être les laboratoires (involontaires?) dans lesquels le nouveau mode moderne de vie - en permanence éphémère - est mis à l'épreuve et répété. »
Il ne s'agit pas d'être pessimiste (ni optimiste, d'ailleurs) simplement de voir les FAITS, certes pas suivant le filtre des médias qui sous couvert d'explications, nous poussent à l'acceptation et la soumission et de savoir ensuite QU'EN FAISONS NOUS ?
En ce moment de part le monde (même si très peu en France, il y a quand même des "Indignés" et l'an passé nous étions plus d'un million dans les rues à manifester) cela bouge beaucoup depuis un an environ. Il est bien impossible à quiconque de savoir ce que seront les élections présidentielles l'année prochaine, TOUT EST POSSIBLE, à condition de le rendre possible.
Commentaires
"Le pouvoir ne souhaite pas que les gens comprennent qu'ils peuvent provoquer des changements" dit Noam Chomsky. ...
Alors, nos gouvernants confisquent la parole là où ils le peuvent et cherchent à diviser (fonctionnaires contre privés, paysans contre salariés, gauche contre droite, etc...) ou à nous abêtir : télévision insipide infestée de jeux feuilletons et réclames, retour aux valeurs patriotiques, etc...
Tous les mouvements et initiatives populaires et de préférence pacifiques et solidaires, boycott, sit-in, flash-mob, cercles de silence, indignés, retraits en liquides des banques, pourquoi pas une manifestation nationale paralysante (un peu désobéissance civile n'est pas exclu à certaines occasions) sont autant de démonstrations de refus du système actuel illégitimite. Chacun peut y apporter son soutien en conscience, comme il le peut, mais résolument et le nombre fera au bout compte la balance...
N'attendons pas les prochaines présidentielles dans cinq mois comme la solution à tous les ennuis du monde, ce serait trop simple, chacun doit s'activer aux changements à venir inévitables pour les rendre le moins pénible possible et reprendre le contrôle effectif des nos existences.