Comme nous l’enseigne le premier enseignement donné dans le Sûtra du coeur par Avalokiteshvara : nous ne sommes pas ce que nous croyons être, ce que nous croyons être n’est qu’une identification (à notre corps, notre ego, notre statut social, nos biens matériels). Et si le « je » de la personne, est dépourvu d’existence intrinsèque, donc dépourvu de « soi », alors toutes les choses qui sont à « moi » sont, elles aussi, vides d’existence intrinsèque. C’est ce qu’on appelle la « vacuité » : non seulement nous ne sommes pas nos identifications habituelles, mais celles-ci ne sont que des constructions sans consistance réelle, il n’y a donc rien qui risque d’être attaqué, rien à défendre. Mais le « pire » c’est que l’être humain, en général, se satisfait même pas (ou très rarement) de ces identifications virtuelles et cherche toujours à acquérir ce qu’il n’a pas ou se débarrasser de ce qu’il a et qui ne lui convient pas. Il se complique toujours sa vie courant après une réalité virtuelle qui lui servirait à posséder ce qu’il a déjà : la capacité à être heureux.