Via Nouvelles Clés

Chronique de Denis Marquet magazine « clés »

Pauvre victime

Le mot victime recouvre une réalité : si on me vole ou m’assassine, je suis la victime d’un délit ou d’un crime. En m’attribuant cette notion, qui appartient à la sphère juridique, la société m’offre une triple reconnaissance : d’abord que je souffre ; ensuite, que je ne suis pas responsable de mes souffrances ; enfin, qu’un tiers en est responsable et me doit réparation. Nécessaire dans le domaine juridique, ce concept devient dangereux appliqué au domaine psychologique. N’avons-nous pas tous tendance, consciemment ou non, à nous poser en victime ? Car nous pouvons en attendre un triple bénéfice, qui est en réalité une triple impasse.