Dave Liebman

http://goo.gl/7m4at

Je n'ai pas trouvé en vidéo son dernier (je crois) album As Always que j'écoute en ce moment, comme vous le verrez ci-dessous le journaliste de Jazz Hot est un peu "dur" avec, je trouve, mais c'est un spécialiste alors ...
J'avoue que pour ma part j'ai découvert ce qu'était une noire, une blanche, une ronde, une croche, quand j'avais plus de 30 ans, après avoir appris la musique avec une amie qui enseignait aussi aux handicapés (il me fallait bien cela pour y arriver) j'ai pratiqué le piano avec elle pendant deux ans, et puis les études, les mutations professionnelles etc... j'ai arrêté, j'ai donc une culture "pratique" de la musique qui est proche de pas grand chose, alors j'en suis toujours resté à un "simple plaisir" de l'écoute, et j'avoue je m'enthousiasme facilement face ces personnages qui sont capables de tirer de telles sonorités de leurs instruments, alors je ne suis (suivre / être) pas le spécialiste et j'écoute avec bonheur :-D 


Le big band de Dave Liebman n’a que peu à voir avec la tradition du big band jazz selon la filiation qui s’étend de Count Basie et Ellington au Lincoln Center Big Band (la tradition afro-américaine issue de la danse) mais doit davantage à la tradition formaliste qui s’étend de Gil Evans à Maria Schneider. Les traits récurrents de cette esthétique sont : jeu sur les ambiances éthérées et les timbres (flûtes, clarinettes, hautbois, etc.), variation plutôt que continuité rythmique, absence du blues, swing raide, etc. Les compositions sont mélodiquement indistinctes. L’influence de la musique classique est patente dans le choix de privilégier certaines couleurs harmoniques et de mettre la rythmicité sous éteignoir. Ces traits objectifs sont la raison pour laquelle nous constatons sinon un éloignement vis-à-vis du langage du jazz, du moins le choix d’une esthétique la plus éloignée possible de ses fondements culturels. La composition « Anubis », avec synthétiseur et pseudo-orientalismes, n’est pas du meilleur goût. Esthétiquement, le parti pris d’exploration rend le plaisir problématique, le professionnalisme impeccable de ce groupe ne compensant en rien l’absence totale de chaleur. Même « New Breed », qui se veut swinguant, paraît surtout démonstratif. Paradoxalement, en tant que soliste, Dave Liebman reste fascinant par sa sonorité, la vigueur de sa personnalité et son expressivité. Comme quoi, la maîtrise instrumentale n’est pas forcément en rapport avec les choix esthétiques et révèle une forme de schizophrénie, courante dans le jazz, entre des ancrages culturels contradictoires.

Jean Szlamowicz