Les algues ainsi que d’autres échantillons ont été soumises ces dernières semaines dans des laboratoires indépendants français et belges à des tests qui ont confirmé les premiers résultats. Une partie des algues présentait une contamination plus de 50 fois supérieure au maximum autorisé. Rares étaient les échantillons peu contaminés.

Les laboratoires ont également constaté une élévation de la radioactivité chez les poissons et fruits de mer. La plupart des échantillons dépassent les seuils autorisés au Japon. Ceci concerne les anchois et « morid fish », mais aussi les moules, les huîtres, les concombres et étoiles de  mer. 

Les responsables ont mal estimé le danger 

Au Japon, on a dit que la radioactivité libérée dans la mer par Fukushima allait se diluer et donc ne mettrait pas en péril les écosystèmes marins locaux, encore moins les produits de la pêche dans le Pacifique. Mais il s’avère de plus en plus que cette affirmation des officiels japonais est fausse.

L’optimisme affiché ne résiste pas aux données actuelles. Même loin des  réacteurs les mesures révèlent qu’il faudra être très prudent pendant longtemps et qu’ il est plus que souhaitables de procéder à des enquêtes approfondies. D’autant plus que le poisson et certains fruits de mer ainsi que les algues comptent parmi les bases de l’alimentation japonaise.

Pour bien nous faire comprendre: la consommation d’un kg d’algues fortement contaminées équivaut à l’absorption d’une dose de 2,8 millisieverts (msv), soit presque trois fois la dose maximum fixée par les normes internationales (pour un an, s’entend).

S’y ajoute toute la radioactivité apportée par l’ingestion d’autres aliments ainsi que par l’élévation de la radioactivité ambiante, surtout dans les districts voisins de Fukushima. De surcroît le strict maximum pour un an, soit au Japon 20 msv , y compris pour les enfants, ne prend en compte que les radiations extérieures, mais ni les aliments, ni l’eau, ni l’inhalation de poussière radioactive. 

Il faut à tout prix des enquêtes indépendantes

Les résultats de Greenpeace sont tout à fait conformes aux craintes récentes concernant les aliments. Les tests effectués par les autorités officielles japonaises révèlent une contamination croissante des produits de la mer. Ces test concernent jusqu’ici les poissons, les coquillages et les algues ; outre les produits dépassant le seuil maximal de radioactivité, on en a trouvé beaucoup  d’autres qui présentaient des taux de radioactivité plus élevés que d’ordinaire.

Et l’on ne  contrôle que les aliments ; on n’a pas lancé de veille globale. La seule qui fonctionne à ce jour ne concerne que l’air et l’eau. Et le gouvernement se fie largement aux mesures effectuées par TEPCO. Or la société gestionnaire de Fukushima, au cours des derniers mois, n’a pas brillé par sa fiabilité.

Il est donc indispensable d’effectuer des mesures indépendantes. Greenpeace poursuivra ses efforts dans ce sens. En définitive les conséquences  de la catastrophe atomique pour le Pacifique ne seront connues que dans plusieurs mois, voire des années.

Toutefois, aussi pessimiste qu’on soit, on ne peut nier que dans une certaine mesure la radioactivité se dilue (ce qui en revanche  comporte des risques de dissémination à longue distance). Un accident de ce type dans un réacteur allemand aurait aussi des conséquences beaucoup plus importantes dans notre région, pour l’Isar, le Neckar  (affluents respectifs du Danube et du Rhin, arrosant respectivement Munich et Stuttgart)ou la Deutsche Bucht (Baie allemande, en Mer du Nord, Frise orientale). Une raison de plus pour sortir au plus vite de cette énergie mortifère qu’est le  nucléaire.

Source: http://www.greenpeace.de/themen/atomkraft/nachrichten/artikel/katastrophe_von_fukushima_erreicht_die_nahrungskette/

Date de parution de l'article original: 26/05/2011