Cette situation alarmante nous rappelle que le nucléaire est une énergie qui n’est ni propre, ni sûre, ni à même de répondre au défi majeur du changement climatique, et qu’il soumet les populations et les travailleurs à des risques insensés, d’un bout à l’autre de la filière. Plus encore lorsque les centrales sont vieillissantes : au Japon, le réacteur n°1 de Fukushima Daiichi devait être arrêté définitivement le mois dernier, mais la prolongation de son fonctionnement pendant 10 ans venait d’être décidée... Quel choix tragique !

Ce nouvel accident nucléaire majeur met à nouveau à jour les risques inhérents à toute installation nucléaire et met à mal de façon définitive et indéniable le mythe de la sûreté et de la sécurité du nucléaire.

L’impuissance dramatique de l’homme face à l’emballement des réacteurs au Japon a provoqué la remise en question immédiate du nucléaire dans plusieurs pays (Allemagne, Suisse, Inde, États-Unis...)

En France, la politique énergétique a toujours échappé au débat démocratique, et plus particulièrement le développement de la filière électronucléaire. Les décisions sont prises au plus haut niveau de l’État, sans que les citoyens ne soient jamais consultés, alors que cette question concerne pourtant l’avenir de la population tout entière.

Sera-t-il nécessaire d’attendre un nouvel accident nucléaire pour que les autorités françaises organisent enfin un réel débat sur le modèle énergétique français en toute indépendance de l’industrie nucléaire et de son lobby ?

Pour faire face à la pénurie croissante des ressources fossiles, aux risques inacceptables du nucléaire, et à la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les solutions alternatives existent, aujourd’hui. Elles s’appuient sur la réduction de nos consommations, par la sobriété et l’efficacité énergétique, et sur le développement des énergies renouvelables. Cette transition énergétique est inéluctable, ses modalités et sa planification nécessitent la tenue d’un grand débat démocratique et citoyen.

Le Président Sarkozy a annoncé que la France devait tirer les conséquences de l’accident japonais. Nous prenons aujourd’hui sa déclaration au mot.

NUCLÉAIRE : NOUS VOULONS AVOIR LE CHOIX !

Nous, associations, syndicats et partis politiques, adressons solennellement ces demandes communes au gouvernement français :

Nous voulons :

  • L’arrêt de tous les projets électronucléaires en cours (EPR de Flamanville, ligne THT Cotentin-Maine, EPR de Penly, ITER, Bure et projets de centres de stockage des déchets nucléaires issus de la filière électronucléaire...) tant que les citoyens n’auront pas été en mesure de se prononcer démocratiquement sur notre politique énergétique et sur le recours à l’énergie nucléaire, y compris si nécessaire par un référendum
  • Le renoncement à la prolongation de l’exploitation des réacteurs ayant atteint ou dépassé les 30 ans de fonctionnement [1]
  • L’arrêt complet de tous les projets portés à l’étranger par l’industrie nucléaire française

Parce que la situation au Japon exige de ne pas se taire sur le drame que ce pays subit et sur la menace permanente que l’industrie nucléaire fait peser sur les peuples, au Japon comme en France, nous appelons tou-te-s les citoyen-ne-s à manifester leur solidarité avec le peuple japonais et à se réapproprier la question du recours au nucléaire et de la politique énergétique.

Notes

[1] "Le renoncement à la prolongation de l’exploitation des réacteurs ayant atteint ou dépassé les 30 ans de fonctionnement " signifie :

1) la fermeture immédiate et définitive des 21 réacteurs suivants, qui ont déjà tous dépassé l’âge fatidique de 30 ans :

  • Fessenheim 1 et 2
  • Bugey 2, 3, 4 et 5
  • Gravelines 1, 2, 3, 4
  • Tricastin 1, 2, 3 et 4
  • Dampierre 1, 2, 3 et 4
  • Saint Laurent B1 et B2
  • Blayais 1

2) La fermeture rapide des 21 réacteurs ci-dessous, qui atteindront les 30 ans avant la mi-2017, c’est-à-dire avant la fin du prochain quinquennat du Président de la République :

  • Blayais 2, 3 et 4
  • Chinon B1 et B2
  • Cruas 1, 2, 3 et 4
  • Gravelines 5 et 6
  • Paluel 1, 2, 3 et 4
  • Flamanville 1 et 2
  • St Alban 1 et 2
  • Cattenom 1 et 2

Les signataires de cet appel se sont engagés à réclamer la fermeture immédiate de 21 réacteurs et de 21 autres réacteurs d’ici 2017, soit 42 réacteurs en moins de 6 ans sur les 58 réacteurs en fonctionnement actuellement.

Liste des 67 organisations nationales signataires :

ACDNAdéquationsAgir pour l’environnementAlliance Écologiste Indépendante,Alternativa VerdaAssociation des communistes unitairesAssociació Una Sola Terra,Association pour le Contrat Mondial de l’EauAttacBâtir SainBiziCAP 21CNIID,Confédération paysanneCoordination Nationale Médicale Santé EnvironnementDia de la TerraDroit au soleil pour chaque habitat , Ecologie et DémocratieEcologistas en Accion,Editions Yves MichelEls Verds - Alternativa VerdaEnfants Tchernobyl Bélarus, Espoirs pour les jeunes, Europe Écologie Les VertsEurope solidaire sans frontièresEurosolar EspañaFédération des Associations de Locataires CitoyensFédération pour une Alternative Sociale et EcologiqueFédération Nature et ProgrèsFac VerteFédération Sud ÉtudiantFédération Sud RailFondation Sciences CitoyennesFrance LibertésFraternité CitoyenneGauche Unitaire, Générations Futures, Groupement de Scientifiques pour l’Information sur l’Énergie NucléaireGrup de Cientifics i Tècnics per un Futur No Nuclear, Imagine 2012, Informations pour la Défense des Animaux et de l’Environnement,Informations sans FrontièresL’école émancipéeLes AlternatifsLes Amis de la TerreLes guides de la Nature de la Vie et de la SantéLes jeunes écologistesLigue Internationale des Femmes pour la Paix et la LibertéMouvement CiterrienMouvement Rural de Jeunesse ChrétienneNouveau Parti AnticapitalisteParti Communiste des Ouvriers de FranceParti de GaucheParti Pour La DécroissancePartit OccitanRéseau Action Climat,Réseau Euro-méditerranéen Social Ecologique Démocratique AltermondialisteRéseau Sortir du nucléaireRésistance à l’Agression PublicitaireRévolutivesUnion syndicale SolidairesUtopiaUnion Démocratique BretonneWomen in Europe for a Common Future,WWF France

VIA SORTIR DU NULCEAIRE

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